Des nouveaux collaborateurs impliqués dans 36 % des accidents du travail graves

En 2023, plus d’un accident du travail grave sur trois (36 %) impliquait des collaborateurs en service depuis moins d’un an. C’est ce que révèle une analyse du service de prévention de Liantis qui a passé 673 accidents du travail graves au crible l’année dernière. Même si le nombre d’accidents dont les victimes sont de nouveaux collaborateurs reste élevé, il recule par rapport à 2022 (42,2 %).

4 minutes reading time Bien-être au travail 26 avril 2024

Accidents du travail graves

En 2023, le service de prévention externe agréé Liantis a examiné 673 cas d’accidents graves du travail survenus chez des employeurs belges. Il s’agit entre autres d’accidents du travail entraînant des lésions graves ou permanentes ou des accidents à l’issue fatale. Liantis a analysé ces chiffres à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, qui se tient le 28 avril et qui est une initiative de l’Organisation internationale du Travail. Au total, sur tous les accidents graves analysés par Liantis, huit étaient des accidents mortels (soit 1,19 %).

L’ancienneté comme facteur déterminant

Contrairement à l’âge, le nombre d’années de service dans l’entreprise reste le principal facteur déterminant. En 2023, plus d’un accident du travail grave sur trois (36 %) impliquait des collaborateurs en service depuis moins d’un an. Même si le nombre d’accidents dont les victimes sont de nouveaux collaborateurs reste très élevé, il est en diminution par rapport à 2022. Ainsi, en 2022, pas moins de quatre accidents sur dix (42,2 %) impliquaient des collaborateurs en service depuis moins de cinq ans. « Si nous considérons ces résultats sur plusieurs années, nous constatons toutefois que ces 36 % correspondent aux pourcentages des autres années et que 2022 était donc une année exceptionnelle. Nous continuons à chercher à savoir pourquoi. »

« L’âge moyen des victimes est de 40 ans. Les nouvelles recrues ne sont donc pas nécessairement les plus jeunes. Nous constatons également qu’à partir de la cinquième année de service, le nombre d’accidents diminue nettement. L’ancienneté moyenne des victimes est de 2,7 ans. Une formation poussée à la sécurité pour les nouveaux collaborateurs ainsi qu’une bonne politique d’accueil sont donc primordiales. Mais il faut aussi prévoir un rappel suffisant des directives de sécurité à intervalles réguliers, et certainement en début de carrière », précise Lode Boeve de Liantis.

Ancienneté de la victime

  • < 1 an: 36 %
  • Entre 1 et 5 ans: 36 %
  • Entre 5 et 10 ans: 14 %
  • Entre 10 et 20 ans: 9 %
  • Entre 20 et 30 ans: 4 %
  • Entre 30 et 40 ans: 1 %
  • 40 ans ou plus: 0 %

Blessures les plus fréquentes

Les trois blessures les plus fréquentes sont identiques à celles des années précédentes, avec en première position les fractures (65 %), suivies par les brûlures (11 %) et les blessures superficielles (3 %). Selon Lode Boeve, cela n’a rien d’étonnant : « Les fractures et les brûlures peuvent survenir n’importe où, il ne faut pas spécialement se trouver sur un lieu de travail dangereux. Une chute malheureuse au bureau ou une tasse de café bouillant peuvent suffire pour provoquer de telles blessures. » Quelles sont les parties du corps les plus touchées ? Les doigts (25 %), les pieds et les chevilles (15 %), les mains et les poignets (14 %).

Dans la majorité des cas, il est question de la perte de contrôle d’une machine (28 %) ou d’une chute de hauteur (23 %), deux causes qui sont à l’origine conjointement de plus de la moitié des accidents du travail graves.

Responsabilité partagée

Selon Lode Boeve, différents éléments permettent de réduire autant que possible les accidents du travail à l’avenir. « Premièrement, il est important que l’employeur recense les risques et mette tout en œuvre pour les prévenir. Ensuite seulement il peut prévoir les équipements de protection collective et individuelle. En outre il est essentiel que non seulement l’employeur, mais aussi les responsables d’équipe de l’entreprise ou de l’organisation assument leurs responsabilités et vérifient toujours bien si les collaborateurs travaillent en toute sécurité. Enfin, il incombe bien entendu aussi aux travailleurs de prendre leurs responsabilités. Parfois, on voit que les employeurs investissent dans la sécurité, alors que certains collaborateurs ne prennent pas vraiment au sérieux les prescriptions de sécurité. Si le matériel de sécurité mis à disposition n’est pas utilisé correctement, par exemple parce qu’un collaborateur veut terminer une tâche en vitesse le vendredi soir, cela peut avoir des conséquences désastreuses. C’est pourquoi l’employeur, les responsables d’équipe et les travailleurs assument une responsabilité partagée à cet égard », conclut l’expert.