41 % des employeurs accordent des congés supplémentaires en plus des congés légaux

La fin de l’année approche et bon nombre de travailleurs ont déjà épuisé leurs congés légaux. Et si un travailleur veut encore prendre l’un ou l’autre jour de congé, par exemple, pour une journée de shopping supplémentaire en cette période de fin d’année ? Il ressort d’une enquête menée par le groupe de services RH Liantis auprès de 1 568 entrepreneurs que 41,1 % des employeurs octroient des congés en plus des congés légaux. 6,2 % d’entre eux accordent même des congés illimités. « L’octroi de jours de congé supplémentaires constitue – vu la hausse des coûts salariaux – une manière pour les employeurs d’attirer et de conserver des talents. »

5 minutes reading time Politique du personnel 13 décembre 2022

Généreux avec les congés

Vos collaborateurs peuvent-ils bénéficier de congés supplémentaires en plus des congés légaux ? Telle est la question que le groupe de services RH a posée à un panel d’employeurs. 41,1 % ont répondu qu’ils accordaient effectivement des congés supplémentaires. Le top 3 des congés supplémentaires accordés est le suivant :

  • congé pour se rendre à un événement local (foire, festival…) : 13,1 % ;
  • congé pour la rentrée scolaire : 13,1 % ;
  • congé supplémentaire pour les travailleurs âgés : 10,7 %.

Une minorité d’employeurs octroient également un congé menstruel (0,2 %) ou un congé supplémentaire pour les jeunes travailleurs (2,9 %).

On notera également que 6,2 % des employeurs accordent des congés illimités. Interrogés sur la manière dont ils récompensent leurs collaborateurs pour leurs excellentes performances, 12,6 % des employeurs répondent qu’ils leur octroient davantage de jours de congé.

Un employeur peut-il accorder des congés supplémentaires comme bon lui semble ?

L’employeur qui souhaite octroyer des congés supplémentaires à ses collaborateurs doit respecter certaines règles. Il ne peut ainsi pas faire de discrimination, mais peut par exemple accorder des jours de congé supplémentaires sur la base du nombre d’années de service. Matthias Debruyckere, expert juridique chez Liantis : « Vous pouvez octroyer des jours de congé supplémentaires à une catégorie de travailleurs objectivement délimitée, à condition que vous ne vous rendiez pas coupable de discrimination sur la base des critères repris dans la législation anti-discrimination. Par exemple, vous n’êtes pas autorisé à accorder des congés supplémentaires à tous les hommes de votre entreprise, en excluant les femmes. Ni à octroyer des congés extralégaux aux seuls travailleurs belges, à l’exclusion des travailleurs étrangers. » Et le congé d’ancienneté ? « Le critère du “nombre d’années de service” ou de l’ancienneté est quant à lui souvent appliqué. Songez aux CCT sectorielles qui accordent un congé d’ancienneté ou congé de fidélité », explique Matthias Debruyckere.

Jours de congé supplémentaires : le revers de la médaille

L’employeur qui envisage de reprendre des jours de congé supplémentaires dans son règlement de travail a également intérêt à tenir compte des inconvénients potentiels. Les travailleurs absents ont ainsi inévitablement un impact sur l’organisation du travail. « Plus d’absence signifie que ceux qui restent doivent effectuer le travail avec un effectif réduit. Il est dès lors très important de bien réfléchir au nombre de jours de congé que vous autorisez et aux modalités selon lesquelles ces jours peuvent être pris. Tant que vous convenez d’accords clairs – par exemple, concernant la répartition des jours ou le chevauchement avec les congés d’autres collègues – il est évidemment possible d’organiser tout cela efficacement. »

Mais les jours de congé supplémentaires ont parfois aussi des conséquences inattendues pour les travailleurs. Les travailleurs qui ont droit à des chèques repas, par exemple, n’en reçoivent en effet pas pour les jours de congé. Leur prime de fin d’année peut elle aussi diminuer quelque peu si ces jours de congé supplémentaires ne sont pas assimilés à des jours travaillés. « Mais tout dépend du règlement de travail et de la CCT sectorielle applicable », précise Matthias Debruyckere.

Prévoir un jour de congé collectif

Un employeur peut également accorder un congé collectif, de sorte que tous les travailleurs sont en congé ce jour-là. Et il s’avère que c’est très simple, explique Debruyckere : « Dans la pratique, il suffit à l’employeur d’en informer les travailleurs. Pour le reste, il y a peu de formalités à remplir. Si un employeur veut prévoir un jour de congé collectif pour permettre à ses collaborateurs de récupérer après la finale de la Coupe du monde ou la nuit de la Saint-Sylvestre, c’est donc parfaitement possible », selon Debruyckere.

Une arme dans la guerre des talents

L’utilisation ciblée des congés peut également être une manière d’attirer et de fidéliser des collaborateurs dans la guerre des talents, explique Bernd Carette, senior manager Liantis Consult. « De plus en plus d’entreprises utilisent les jours de congé comme une forme de rémunération flexible dans leur plan cafétéria. Concrètement, cela signifie qu’un employeur offre à ses collaborateurs la possibilité d’échanger une partie de leur salaire ou de leur prime de fin d’année contre des jours de congé supplémentaires, en plus des jours de vacances auxquels ils ont déjà droit en vertu de leur contrat de travail. Les collaborateurs disposent ainsi d’une certaine liberté de choix et d’une certaine flexibilité, ce qui leur permet de tendre vers un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Qui plus est, il s’agit d’une solution qui, pour l’employeur, n’a aucun impact sur les coûts. C’est en effet le collaborateur qui finance lui-même ses congés supplémentaires via une conversion de son salaire ou de sa prime de fin d’année. »